Le don de rein du vivant

Donner un rein de son vivant à un proche, souffrant d’insuffisance rénale chronique, peut lui permettre d’éviter la dialyse et d’améliorer sa qualité de vie. Consultez les étapes, les modalités et les raisons de considérer ce don précieux.

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Trois bonnes raisons de penser au don du rein du vivant

Aujourd’hui, en France, les maladies rénales touchent de plus en plus de personnes. Souvent liées au diabète et à l’hypertension artérielle, elles peuvent progressivement détruire les reins. L’insuffisance rénale chronique évolue silencieusement vers un stade terminal, nécessitant alors un traitement de remplacement, appelé traitement de suppléance.

La greffe rénale à partir d’un donneur vivant est considérée comme la meilleure option thérapeutique. Ce projet nécessite un temps de réflexion pour le donneur et le receveur, afin de s’informer pleinement et de s’y préparer sereinement.
Voici trois bonnes raisons de vous informer et d’en parler avec vos proches.

  • Une meilleure espérance de vie et qualité de vie pour le receveur

    La greffe à partir d’un donneur vivant améliore considérablement l’espérance de vie. Elle permet d’éviter la contrainte de la dialyse et de retrouver une vie normale. Le patient peut travailler, partir en vacances, faire des projets… Il regagne en sérénité, mais aussi en qualité de vie.

  • De meilleurs résultats thérapeutiques

    Comparativement à la dialyse et au don post mortem, le don de rein à partir d’un donneur vivant présente de meilleurs résultats à long terme. Sans aucun délai d’attente par rapport au don post mortem et parfois en évitant le recours à la dialyse, la greffe de rein à partir d’une proche limite les complications éventuelles et offre une meilleure qualité de greffons. Entre membres d’une même famille, la greffe présente une excellente compatibilité et surtout des traitements anti-rejets moins lourds.

  • Une espérance de vie inchangée pour le donneur

    Le don de rein à un proche n’affecte pas l’espérance de vie du donneur. Il est possible de vivre avec un seul rein. Après l’intervention, les donneurs vivent normalement avec un seul rein, sans impact majeur sur leur santé.
    Le donneur bénéficie en outre d’un suivi médical annuel. 98% des donneurs de rein seraient prêts à refaire le geste. L’expérience du don vécu par les donneurs n’altère ni l’élan initial, ni le sens attribué à l’acte consenti, désiré puis accompli.

Donner un rein : pour qui et comment ?

En France, le don de rein entre vivants est encadré par la loi pour garantir la sécurité du donneur et du receveur. Ce don est possible entre proches ou dans le cadre de programmes spécifiques, sous réserve de remplir certaines conditions médicales et légales. Découvrez les personnes concernées et les conditions à respecter pour envisager ce don.

Les étapes du don

Le don du rein du vivant

L’information
Elle est délivrée au patient et à son entourage le plus tôt possible, en général par le néphrologue référent. L’équipe de dialyse, les infirmières pourront ensuite répondre à des questions plus pratiques. 
La greffe et le don à partir du vivant sont des démarches complexes qui nécessitent une réflexion de la part du patient et de son entourage. Il est très important de prendre le temps de la réflexion pour permettre au donneur comme au receveur de réussir leur projet et d’être surs de leurs choix.

Le bilan médical
Son objectif est multiple :
- Évaluer le risque chirurgical,
- Prévoir le geste opératoire et l’évolution post-opératoire,
- Vérifier la compatibilité du donneur et du receveur,
- Dépister des maladies transmissibles,
- Apprécier l’état psychologique du donneur et les éventuelles conséquences socio-professionnelles du don à long terme.

La décision définitive
Le donneur peut revenir sur sa décision à tout moment et par tout moyen.
- Le donneur rencontre un comité donneur vivant composé de 5 personnes. Il est chargé de vérifier à la fois la bonne compréhension des risques et des conséquences éventuelles du prélèvement, et que le donneur est libre de sa décision.
- Le comité donneur vivant délivre ou non l’autorisation de prélèvement sans avoir à justifier sa décision.
- Le candidat au don exprime ensuite son consentement devant le Président du Tribunal Judiciaire qui s’assure à la fois que le consentement est libre et éclairé et que le don est conforme aux conditions de la loi.

L’intervention chirurgicale
Elle peut se faire de 2 manières :
- Soit par chirurgie ouverte : l’incision est réalisée soit sur le côté, en face du rein (lombotomie), soit par devant, sur l’abdomen (sous costale).
- Soit, de plus en plus souvent, par coelioscopie (ou laparoscopie) : l’opération est assistée par vidéo, ce qui permet de réduire l’importance des incisions et les douleurs post-opératoires.
L’hospitalisation dure de 2 à 5 jours selon l’état de santé du donneur et le type de chirurgie. Les donneurs bénéficient de 4 à 8 semaines d’arrêt de travail, avant de reprendre une vie normale.

Le suivi après l’opération
- Le suivi médical du donneur est indispensable.
- Il est réalisé chaque année par l’équipe de greffe, ou par le médecin si l’hôpital greffeur est situé trop loin du domicile du donneur.
- Il comporte au minimum : un contrôle de la pression artérielle, un contrôle de la fonction rénale, la recherche d’albumine dans les urines.

Démêler le vrai du faux

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