la parole aux coordinations

La Coordination des Hospices Civils de Lyon (CHPOT)

La Coordination des Hospices Civils de Lyon se distingue par son caractère multisites et une importante activité de formation. En outre, l’organisation d’une conférence stratégique sur les prélèvements et les greffes a permis d’enrichir et de mieux connaître les pratiques de chacun.

Entretien croisé avec Charlotte Boyer, Directrice-Adjointe des Coopérations et de la Stratégie et Docteur Antonio Rodriguez, Coordination Hospitalière des Prélèvements d'Organes et de Tissus.

1. Quelle est la spécificité de la Coordination hospitalière des prélèvements d’organes et de tissus des Hospices Civils de Lyon ?

Antonio Rodriguez :
Composée d’une équipe comprenant des personnels paramédicaux, une psychologue et trois médecins, notre activité prédominante, bien qu’en baisse en 2021 comme en 2020 à cause de la crise Covid, est le prélèvement sur Sujet en Mort Encéphalique. Le prélèvement d’organes de type « Maastricht 3 », quant à lui, a montré une capacité de progression des propositions en dehors des vagues Covid.

Notre activité de prélèvement de tissus (cornées, vaisseaux, valves, peau) se développe parallèlement. Chaque année, depuis 2015, nous organisons une formation dans le cadre d’un protocole de coopération pour les prélèvements de cornées. Cette formation dédiée aux IDE potentiellement préleveurs de cornées (« protocole de coopération aux prélèvements de cornées ») est une spécificité des Hospices Civils de Lyon. Elle fait également partie du travail de la Coordination : nous faisons vivre cette activité en fonction des besoins et des demandes. Cette activité de formation est vaste et multiple : nous intervenons dans les réanimations, les urgences, les UNV, dans les écoles d’infirmières mais aussi dans les services pour informer, préparer et cultiver à l’activité de prélèvement « Maastricht 3 ».

Une autre spécificité essentielle de notre Coordination est son caractère multisites, car nous réunissons quatre Groupements hospitaliers. Les Groupements sont séparés par une vingtaine de kilomètres. Le travail de proximité est plus difficile, car la contrainte de temps s’ajoute à celle de la distance. Mais nous sommes dans un bassin de population et de donneurs présumés extrêmement riche. C’est l’avantage du nombre.


2. Une conférence stratégique sur les prélèvements et les greffes a été organisée. Quels en sont les principaux enseignements ?

Charlotte Boyer :
Cette conférence stratégique existait déjà, mais elle se concentrait uniquement sur le prélèvement. La nouveauté a été d’ajouter l’activité greffe. Nous avons donc regroupé tous les acteurs du prélèvement et de la greffe des quatre Groupements hospitaliers1. La présentation de différentes filières permet de mieux connaître l’activité de chacun, les engagements sur l’année à venir, le bilan de l’année écoulée. Cela permet surtout de créer du lien entre les professionnels de santé et des ponts entre les activités. Cette organisation a été riche d’enseignements notamment sur la façon dont les collègues travaillent, sur les ambitions communes, la façon de penser, de résoudre les problèmes rencontrés.

Cette année, la question des infirmières en pratique avancée (IPA) était au centre des discussions. En effet, les équipes en attendent beaucoup : une mobilisation des IPA permettra de consolider la professionnalisation de notre coordination de prélèvement et de faciliter le suivi des patients greffés. Cette volonté de renforcer l'appui aux équipes de greffe a été soutenue par notre Direction générale et par la Direction de l’Agence de la biomédecine. Le programme est ambitieux et les équipes sont très impliquées pour participer aux progrès en transplantation.

1 : Les HCL ont cinq groupements mais R Sabran (à Hyères) n’est pas autorisé pour ces activités.

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